Café Noir : Director's Cut
Av
✏️ | Godzy |
Beskrivning
Los Angeles, mars 1933, fin d'après-midi.
Le Café Noir, un café jazz de Long Beach, banlieue de Los Angeles. Un homme contemple le verre à moitié vide, posé devant lui. D'un geste d'habitué, il fouille la poche intérieure de sa veste sans quitter le verre des yeux, en sort une flasque. Le verre est plein à présent. Mais pour combien de temps ?
Derrière le comptoir, le barman essuie sans conviction des verres qui prennent la poussière. La clientèle s'est faite chaque année plus rare, moins dépensière, et le talent des musiciens semble s'être enfui avec leur espoir d'obtenir un pourboire conséquent. Heureusement, il reste ceux qui ont besoin de leur dose quotidienne d'illégalité. Vont-ils disparaitre eux aussi alors que la prohibition s'estompe peu à peu ?
Un type entre dans le bar. Grand, corpulence assez forte, sac sous le bras. La porte ne s'est pas refermée qu'il est déjà au comptoir. Un regard pour le barman, un rien désobligeant -- probablement à cause de la couleur de peau de celui-ci, beaucoup trop sombre -- et vers l'homme au verre de nouveau vide qui vient d'observer son entrée.
« Café, noir » dit-il en s'éloignant du comptoir. Le barman s'empresse d'aller chercher la cafetière et une tasse. Alors qu'il verse fébrilement un liquide pas assez opaque pour faire honneur à l'enseigne, la porte s'ouvre de nouveau. Une silhouette aussi superbe qu'improbable fait son apparition. Dans une robe trop bien coupée pour avoir été achetée dans un prêt-à-porter, elle avance dans le bar en feignant une certaine discrétion. Mais elle sait bien qu'aucun des hommes dans ce bar ne peut détourner le regard.
Le café déborde de la tasse et ruisselle un instant sur le lino, avant que le barman ne se rappelle de ce qu'il faisait. Il essuie à présent le sol, moitié honteux moitié résigné, quand la porte s'ouvre de nouveau. Un troisième homme fait son entrée dans ce qui est alors devenu, à cette heure, le bar le plus rempli de tout le comté de Los Angeles. Il promène son regard sur l'assemblée, qu'il salue discrètement en touchant à peine son chapeau avant de se diriger à pas lent vers le comptoir et la mine ahurie du barman qui essore son torchon dans l'évier.
La cafetière achève de se vider, quand la porte claque de nouveau sur un quatrième gentleman. Il avise la cafetière vide que le barman tient encore dans les mains. Le barman soupire :
« Je vais refaire du café, Monsieur…
Spelat på
Convention de Supaero XXXIV (2013) |
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